2023 - 2024, Gouache sur papier
Tout s’accroche, les doigts, les branches, les longues bandes de scotchs. Tout se pose, les plumes, l’étonnement d’un visage, les tâches sur le tablier de l’artiste. Tout respire, le blanc qui s’engouffre dans le papier, aère la couleur et fait de l’apnée dans les bordures égarées de la peinture. Tout est Nature, minéral, animal, végétal. Tout est rouge, même le bleu, même le vert, même le noir. Tout bouge, même les arbres enracinés, les montagnes, les plumes qui flottent. Tout bouge aux rythmes de nos pulsations, de notre cœur qui s’emballe, qui s’identifie à cette Nature, à cette respiration quelquefois difficile à trouver, à cette immobilité face à ces situations, et on s’accroche. On s’accroche à tout, à la sérénité des arbres, la légèreté d’une plume, à ces pierres qui permettent de traverser… ou qui mettent en lumière la rivière tumultueuse qu’il faut affronter ; qui nous évoque la viande que nous avons l’impression d’être quelquefois dans le flot des regards ; qui nous fait voir rouge, puis qu’on nuance, de vert, de bleu, pour mieux respirer, s’ouvrir des horizons, s’identifier, se fortifier, se bouger. Les mains pour nous rappeler ce que les nôtres font, créer. Et puis ces taches devenant indices, repères, souvenirs, marques, empreintes, signes, et point ?
Caroline Rousseau